TW : drogues, alcool, médicaments
20 juillet 2024 – Notes iPhone
ça faisait quelques temps déjà que j’envisageais d’acheter un paquet, par ennui
par ennui j’ai hésité également à acheter une bouteille de vin que j’aurais bu seule pour passer le temps
mais boire du vin seule chez soi n’est pas aussi sexy que fumer une cigarette (certes au CBD)
à 14 ans j’avais acheté un paquet et j’essayais de fumer ds ma chambre car je trouvais ça stylé l’esthétique de tenir une cigarette dans mes doigts fins qui me rendrait élégante
…me permet de justifier la raison pour laquelle j’ai commencé : l’ennui
peut-être qu’à 14 ans c’était également l’ennui qui m’avait poussé à faire ça, plus qu’une pression sociale
dans le fait d’avoir acheté ce paquet je découvre, j’ai tué l’ennui par de la nouveauté. Nouveau geste, apprentissage, nouvelles habitudes (chewing-gum après ou se brosser les dents pcq je veux bien être sexy mais je veux continuer de sentir bon, lavage de main)
quand on enlève de mon quotidien les obligations (manger, faire la vaisselle, faire une lessive, aller aux toilettes qui est une activité que je considère ds les moments d’ennui réellement comme faisant passer le temps, boire aussi, aller voir les chats que je garde) qui me tiennent occupée seulement un peu, que me reste-t-il ? mes pensées qui tourbillonnent, certaines qui m’amènent à une crise d’angoisse car elles vont dans tous les sens, elles deviennent incontrôlables
je passe mon début de semaine à me reposer du week-end, le mercredi et le jeudi sont les pires jours, je me lève en ayant dormi bizarrement, le genre de repos qui te fait dormir par nécessité mais pas par épuisement (de quoi puis-je bien être épuisée qui me fasse dormir ?) (j’ai pensé à l’alcool pour faire passer le temps et dormir et c’est un progrès car il y a un an je pensais plutôt à de la ketamine ou au g, et il y a 6 mois c’était des anxio avec de l’alcool ou juste plusieurs anxio d’un coup), je déjeune par habitude même si j’ai pas faim, je fais la vaisselle pour une assiette et une tasse, je porte une tenue ds laquelle je ne me sens particulièrement confiante mais à l’aise tout en essayant de garder des éléments qui montrent une certaine appartenance (habillée en noir, chaussures plateformes) car il ne faudrait pas gâcher une belle tenue qui pourrait servir à une vraie occasion, je me rends chez la personne à qui je garde le chat, coups de clé et « dis siri mets un minuteur de 30 min », je fais la caisse, je fais la vaisselle, je donne à manger, je me pose et lis, je fais des caresses au chat, puis j’attends
tout comme le reste du temps j’attends
j’attends le moment de partir, j’attends une soirée, j’attends
Que me reste-t-il ? Mes pensées qui tourbillonnent
les soirées sont parfaites pour moi : tout ce qui la concerne fait bien passer le temps, le temps de me préparer, le temps d’aller à un before, le temps de boire, le temps de socialiser (enfin mon seul contact social de la semaine qui est l’une des choses que j’attends le +), le temps d’aller à la soirée, le temps de danser toute la nuit jusqu’au au petit (parfois grand) matin, le temps de rencontrer, le temps d’embrasser, et là hop nouvelle attente : attente d’un after, attente des transports, mais l’attente est bien plus supportable quand il n’y a pas de drogue en jeu, on reprend les choses qui font passer le temps : l’after, les blablatages, les photos, et hop la fatigue qui vient enfin c’est l’assurance d’une bonne nuit (à condition de ne pas se coucher bourrée), les jambes allongées enfin ça faisait plus de 24h qu’elles étaient soit tendues soit pliées, le repos du corps physique l’emporte sur tout et le lundi est un jour où je n’existe pas, mon cerveau et mon corps ne répondent plus, aller manger ou boire ou aux toilettes me demandent des efforts insurmontables, le mardi est le seul jour où rester allongée ds mon lit à regarder la télé ne me dérange pas car mon corps a encore besoin de repos et mon esprit est encore un peu fatigué, donc il se laisse facilement porter par autre chose que lui-même
mais voilà le mardi soir arrive et je commence à retrouver de l’énergie, mon cerveau se réveille et je commence à devenir trop consciente
la diminution ou l’absence de conscience que j’avais tant appréciée les quatre derniers jours
l’anxiété ressurgit, les insécurités les plus stupides avec, le terrible besoin de contact social également, la conscience d’avoir rien à faire, le manque d’obligations qui m’enlève toute détermination et discipline dans les projets si nombreux que j’ai, alors j’essaie de voir qui je pourrais voir et pour faire quoi, j’essaie d’imaginer des activités à faire pour m’occuper qui me feraient sortir de chez moi mais toujours le même frein : l’argent, même si ces activités sont gratuites, je dois payer les transports, je peux frauder mais non je crois que je préfère me rattacher à la première excuse pour justifier le fait que je ne veuille pas sortir de ma zone de confort, même si je la déteste et qu’elle me tue
mes insécurités me font penser que si qlq un pouvait m’aider a me sortir de là ça serait parfait, je n’aurais rien à faire mais je suis la seule à pouvoir me sortir de ma passivité, et quand je m’en rends compte la solitude est d’autant plus injuste, je me sens comme si j’étais la seule sur cette planète à devoir faire des efforts pour aller bien
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